Une décision de justice avive le débat sur la précarité des chercheurs (Tribune de Genève, 29.12.2021)

Une décision de justice avive le débat sur la précarité des chercheurs

L’Université n’a pas rétribué correctement un de ses anciens chargés de cours. Elle devra le rémunérer a posteriori. Une brèche dans un système qui précarise le corps intermédiaire?

https://www.tdg.ch/une-decision-de-justice-avive-le-debat-sur-la-precarite-des-chercheurs-238115149288

Précarité plutôt qu’excellence dans les universités suisses (SolidaritéS, 28.10.2021)

Le 8 octobre, le collectif Petition Academia a déposé auprès de la Chancellerie fédérale 8600 signatures « Pour la création d’un nombre conséquent de postes stables pour les chercheur·euse·s post-doctoraux·ales ». Entretien.

Les hautes écoles suisses brillent tellement à travers le monde qu’on a du mal à voir la précarité en leur sein. Tu pourrais nous expliquer un peu ?

Le personnel académique accomplit trois types de tâches : recherche, enseignement et administration. Les politiques actuelles misent sur la recherche, sans pour autant offrir des conditions de travail dignes pour les personnes qui la produisent. La rhétorique de l’excellence et la publication des classements des universités dans les ranking masquent les conditions de travail des personnes qui produisent cette « excellence ».

Non seulement 80 % du personnel des universités est embauché à durée déterminée, mais de plus ces personnes ne sont pas forcément jeunes ou en formation, contrairement à ce que l’emploi systématique du terme « relève » pourrait faire croire. « L’excellence » académique suisse repose sur une armée de précaires.

Votre collectif décrit un personnel très divisé par le fonctionnement « élitiste » et concurrentiel des hautes écoles. Comment avez-vous réussi le tour de force de vous organiser collectivement ?

Face à cette mise en compétition exacerbée et néfaste, nous sommes de plus en plus nombreux·ses à faire le choix de l’entraide, de la solidarité et aussi de la sororité, car les femmes sont nombreuses dans notre collectif. La pétition nous a aidé·e·s à nous fédérer de manière nationale et à maintenir les liens et l’investissement dans le temps.

Par ailleurs, dans le système académique, il y a de plus en plus d’appelé·e·s et de moins en moins d’élu·e·s. Les chercheurs·euses ne trouvant plus leur place, le recours aux luttes collectives et à la syndicalisation va sans doute augmenter.

Quelles sont les suites prévues au dépôt de la pétition à Berne ?

Nous avons remporté une victoire importante, celle de la reconnaissance publique du problème de la précarité académique par les instances dirigeantes suisses. Avec nos allié·e·s politiques et syndicaux·ales, nous allons continuer à maintenir la pression sur les instances académiques et faire avancer les débats au sein du Conseil national. Nous luttons pour un changement structurel des hautes écoles, le combat sera long, mais nous sommes prêt·e·s.

Propos recueillis par Thomas Vachetta

Le monde académique réclame plus de postes permanents (Heidi.News, 8.10.2021)

par Adriana Stimoli

«Notre démocratie ne peut pas faire l’économie d’une recherche solide.» Ce sont les mots du comité de la pétition pour la création de postes fixes dans le monde académique, lors d’une conférence de presse tenue à Berne aujourd’hui. Ce vendredi marque la remise officielle de la pétition à l’Assemblée fédérale. Plus de 8500 personnes — aux côtés de plusieurs institutions académiques, d’associations étudiantes et de syndicats — ont signé le texte, qui se veut le fer-de-lance d’une bataille contre la précarité des chercheurs et chercheuses.

https://www.heidi.news/apprendre-travailler/le-monde-academique-reclame-plus-de-postes-permanents

Une pétition pour améliorer le travail du corps intermédiaire dans les universités (RTS, 8.10.2021)

Conditions de travail précaires, contrats incertains, perspectives d’avenir presque inexistantes: une pétition a été déposée vendredi à Berne. Elle demande une amélioration de la situation du corps intermédiaire dans les universités et Hautes écoles de Suisse.

Les 8500 signataires interpellent directement l’Assemblée fédérale, pour qui la nécessité d’une réforme structurelle est connue depuis plusieurs années. Elles remettent en cause l’usage extrême de l’utilisation des contrats à durée déterminée, ou de postes qui ne sont pas stabilisés, mettant les personnes dans des situations précaires insupportables.

Par corps intermédiaire, on entend les doctorants, le personnel enseignant ou les collaboratrices et les collaborateurs scientifiques.

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Junge Forscher schlagen Alarm (NZZ, 8.10.2021)

Befristete Jobs, meist nur Teilzeit und mit schlechter Entlöhnung – verzweifelte Wissenschafter wenden sich an das Parlament

Oliver Camenzind

Ihre Löhne sind schlecht, ihre Zukunftsaussichten ebenfalls. Die wenigsten von ihnen haben einen unbefristeten Arbeitsvertrag, Überstunden leisten aber die meisten. An Schweizer Universitäten arbeiten derzeit 25 000 wissenschaftliche Angestellte und Dozierende. Nimmt man die Fachhochschulen und die Pädagogischen Hochschulen dazu, sind es gar über 40 000. Zusammen bilden sie den sogenannten akademischen Mittelbau. Und jetzt haben sie genug.

Diesen Freitag reicht ein Komitee von Wissenschaftern in Bern eine Petition ein, um auf die Situation junger Forscherinnen und Forscher aufmerksam zu machen. Die Petition Academia fordert von National- und Ständerat Massnahmen, damit künftig mehr feste Stellen für Akademiker geschaffen werden. Unterzeichnet haben über 8500 Personen.

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A l’université, 80% de précaires (SSP, 15.10.2021(

Interview paru dans Services Publics, n° 15, 1er octobre 2021

Le collectif Petition Academia a réuni plus de 8300 signatures contre la précarité au sein des hautes écoles. Il les déposera le 8 octobre à Berne. Questions à Sophie*, membre du collectif et du SSP et assistante-doctorante à l’Université de Genève.

Quelle est l’étendue de la précarité dans les universités helvétiques?

Sophie* – 80% du personnel académique – doctorant-e-s, post-doctorant-e-s, chargé-e-s d’enseignement et collaborateurs-trices scientifiques – est engagé avec un contrat de durée déterminée (CDD). La palette de ces contrats précaires est large: certain-e-s signent des contrats de cinq ans, renouvelables chaque année; d’autres des contrats de deux ans; des rapports de travail doivent être renégociés tous les six mois, etc.

Le CDD engendre une grande insécurité, qui empire encore lorsque le contrat doit être renouvelé chaque année: une telle situation implique des tracasseries administratives, des difficultés à trouver un logement, mais aussi une forte dépendance face aux professeur-e-s.

Une part importante des enseignant-e-s et chercheur-euse-s en CDD ont plus de 35 ans. Elles et ils se trouvent ainsi dans une situation de grande vulnérabilité, à un âge où beaucoup pensent à fonder famille et/ou avoir des enfants. Les femmes sont les premières à en souffrir.

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La relève scientifique victime de la précarité (Le Temps, 27.9.2021)

OPINION. Le système académique suisse se caractérise de longue date par l’extraordinaire précarité de 80% de son personnel scientifique, soit environ 40 000 personnes qui composent le «corps intermédiaire», dénoncent des professeur-e-s qui soutiennent une pétition des associations du corps intermédiaire.

https://www.letemps.ch/opinions/faut-finir-precarite-releve-scientifique-hautes-ecoles

Bernard Voutat (Université de Lausanne) et les signataires qui suivent, professeur-e-s des hautes écoles:

Sébastien Chauvin (Unil), Eléonore Lépinard (Unil), Claire Brisset (Unige), Michelle Cottier (Unige), Nicolas Zufferey (Unige), Korine Amacher (Unige), Julie Billaud (IHEID), Nathalie Vuillemin (Unine), Marc-Antoine Kaeser (Unine), François Gauthier (Unifr), Indira Ghose (Unifr), Matthieu Leimgruber (UNIZH), Sebastian Scholz (UNIZH), Katharina Maag Merki (UNIZH), Philipp Schweighauser (Unibas), Franziska Gygax (Unibas), Alan Robinson (UNISG), J. Jesse Ramirez (UNISG), Sonja Hildebrand (Usi), Christian Gerlach (Unibe), Anne Lavanchy (HESGE), Laurence Bachmann (HESG), Alida Gulfi (HESFR), Maël Dif-Pradalier (HESFR), Séverine Rey (HESAV), Philippe Longchamp (HESAV), Isabelle Probst (HESAV), Nadia Lamamra (IFFP).

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